dimanche 24 septembre 2006

Papes en bouteille

Les régions viticoles ont leurs points phares. Il ne faut pas forcément s’y fier. J’en ai appris autant il y a un an seulement, lors de mon premier voyage à Beaune. Quelle belle idée, semblait-il, que de se balader dans des caves en ville, juste en face des Hospices, et de déguster les illustres crus de la Bourgogne tout le long, dans le noir, en flirtant avec ses nouveaux compagnons de voyage, dont un certain Arnaud, de fraîche connaissance...

Hélas, il s’était fait que cette cave-parcours touristique était un ratage des plus intégraux. Nul cru digne d’intérêt - et deux sur dix-huit de bouchonnés, par dessus le marché. On est sorti dans le soleil pompette et les mains vides, le palais rudoyé.

Donc, un an plus tard et un peu plus finaude dans mes choix de hauts lieux de dégustation, j’ai lu avec une moue mitigée sur la présence d’une « bouteillerie » dans la cave du Palais des Papes à Avignon. Pourtant, en éternelle curieuse, j’ai su qu’il fallait au moins y passer, question de voir « ce que ça donnait » au juste.

Nous sommes entrés vers midi le deuxième et dernier jour de notre saut dans le Midi. On avait été de l’autre côté du Palais pour jeter un coup d’œil sur la carte, assez alléchante, du restaurant La Mirande, hors de prix mais pour lequel nous allions céder en gourmands invétérés pour le menu du midi à 33 € - sauf que, déception, ils n’offraient le déjeuner qu’en début de semaine et week-end (ou vice-versa ; la logique semblait curieuse).

Donc, nous retournant, les mains et la bouche vides mais les poches pleines de sous, nous avisions une entrée arrière du Palais qui menait direct dans la Boutique et, ensuite, la Bouteillerie.

Cette dernière était en fait un débit de boissons avec bar et tables, ainsi qu'une boutique à vins, mêlée à une sorte de petite salle de réception. On a regardé les prix, les bouteilles, et la carte. J’en ai salivé. Car, ô surprise ! les bouteilles étaient intéressantes et les prix, « départ cave ». Une dégustation de 3 crus : Côtes-du-Rhône ; appellation village (e.g. Saint-Joseph, Cornas, etc.) ; et un Châteauneuf-du-Pape, nous coûterait 5,80 €. Nous nous sommes assis et le sommelier, un monsieur à lunettes, est venir s’occuper de nous.

Ce qu’il fit avec grande classe et style, panachant les crus pour que nous ne redoublions pas les goûts et les millésimes découverts, servant de très grands « fonds » de verre pour que nous puissions y revenir en causant, soudain, je me suis rendu compte, avec un couple de Coréens à côté de nous, qui prirent autant de plaisir au Rasteau 2001 « Prestige » que moi.

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