Le pouvoir parkérien

J’ai assisté à un spectacle la semaine dernière qui m’a laissée bouche bée. Sur le forum eRobertParker, hébergé par le critique du même nom, ledit critique a posté sur son voyage à Bordeaux. Il y était encore, où il goûtait les 2005 et regoûtait les 2003. Parmi les vins goûtés, il a eu l’occasion de revoir le Duhart-Milon 2003. Soudain, a-t-il dit dans ce poste très informel sur le forum, il s’est rendu compte qu’il l’avait noté trop bas. Et que c’était une bonne affaire, d’un bon rapport qualité-prix.

En moins de deux heures, chez tous les cavistes américains, le Duhart-Milon 2003 était soit épuisé, soit son prix avait flambé abruptement. Les participants du forum, en ajoutant leurs observations les plus récentes, racontaient au fur et à mesure ce qui se passait. Tentatives d’achat, recherches infructueuses, joies de la réussite.

Neuf jours, 169 réponses et 16.059 views plus loin, la frénésie se calme à peine. Le vin en question se vend à $60 au lieu de $35.

Et moi, sceptique de nature, j’ai dû convenir : cette histoire Parker – l’histoire de sa puissance, du fait qu’avec son seul stylo il fait bouger les planètes – n’est nullement fausse. Ce n’était même pas une vraie note de dégustation publiée, mais une remarque passagère sur un forum d’échanges. Quel Zeus ! Quel Roi Soleil !

Avec le défaut touchant de vouloir vérifier, me semble-t-il, son pouvoir en voyant la réaction qu'il pouvait provoquer. Il doit dormir tranquille ces nuits-ci...