dimanche 30 septembre 2007

In Lavinia veritas

Hier, trois œnophiles intrépides sont allés déguster du vin chez Lavinia. J'étais en compagnie d'Arnaud et de Neil, un Irlandais ami et parisien. Le but de départ de cette expédition était de nous servir des « automates de dégustation » flambant neufs.

Mais une fois sur place, nous avons décidé d'y aller plus fort, tout en nous cantonnant à quelque chose de plus traditionnel : nous sommes ainsi descendus au sous-sol de la boutique pour chercher une bouteille afin de la rafraîcher et de la déguster en haut, dans le restaurant.

Nous nous sommes mis assez vite d'accord sur l'objet de notre quête : nous cherchions un bourgogne blanc. Mais nous regardions le choix proposé ; tout nous semblait trop jeune pour être convenablement apprécié à ce stade. Quel crime que d'ouvrir un meursault 1er cru 2005 d'un grand producteur ! Donc finalement, par processus d'élimination, nous avons choisi un simple bourgogne blanc d'un bon producteur : Bourgogne blanc 2002 de François Jobard.

Nous sommes ensuite montés à l'étage avec notre butin. Mais nous fûmes stoppés au seuil de l'espace restauration : un petit stand avec un jeune monsieur fort accueillant nous invitait à déguster un nouveau gin de Tanqueray fait avec des zestes d'agrumes. Faisant fi de notre peu de goût pour les actions marketing, nous avons accepté un cocktail avec fraises, pamplemousse et tonic. Savoureux.

Après, une fois que nous nous sommes installés à une table haute, la serveuse a mis la bouteille à rafraîchir dans leur machine perfectionnée.

Mais lorsque, cinq minutes plus tard, elle est venue ouvrir la bouteille et nous servir, quelque chose clochait. Nous sommes restés là, plantés devant nos verres, mécontents.

J'ai mis le nez dans mon verre. Le vin était mutique. J'ai agité le verre. Ce liquide jaune foncé était réticent. Mais ce qui s'en dégageait n'était pas une odeur de bourgogne blanc.

"Ça a un nez de fromage..." C'est Neil qui l'a dit.

"Oui... dit Arnaud, ou de champignon."

Quelques minutes plus tard, après deux ou trois gorgées hésitantes, nous n'en pouvions plus. Nous avons appelé la serveuse et avons expliqué la situation en l'invitant à goûter le vin pour nous donner son avis aussi. Elle a cherché un verre, a versé un peu de vin et l'a goûté.

"C'est dégueu." De ce jugement lapidaire, elle a confirmé notre impression.

On a retiré prestement notre bourgogne défectueux et l'a avantageusement (et gracieusement) remplacé par une bouteille de Savigny-lès-Beaune 2005 de Catherine & Claude Maréchal.

Juste à ce moment-là, la femme de notre ami irlandais est arrivée avec leurs deux bambins. Nous sommes donc tous restés autour du savigny avec un plateau de charcuterie (délicieux, par ailleurs).

Le savigny était gras, rond, onctueux. Il s'est affiné un peu dans le verre, retrouvant une bonne minéralité.

Et nous étions contents. Un service vraiment attentionné et des produits de qualité. Je n'y croyais pas trop, à Lavinia, mais maintenant je vais y retourner. A une autre table il y avait deux copines qui partageait une bouteille de champagne. Ce n'est pas une mauvaise idée non plus...

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