mardi 1 janvier 2008

Nuée de sauterelles sur les vins blancs de Bourgogne

Aujourd'hui je vais parler d'un truc pas drôle... Hier soir, on a ouvert une bouteille de Puligny-Montrachet 1er cru "Clos de la Pucelle" 1999 de Jean Chartron pour accompagner des palourdes farcies maison (nota bene : c'est simple à faire et ô combien meilleur que les préparations achetées dans le commerce). Mais la robe de ce vin, une fois que je l'avais versé dans nos verres, s'est montrée préoccupante : jaune foncé, couleur huile d'olive... Arnaud a pris une gorgée : « Ça a un goût de vin jaune ». Jugement lourd de sens.

D'où vient l'oxydation prématurée ? Il y a des discussions là-dessus partout dans le monde du vin et des œnophiles... L'oxydation voulue ou maîtrisée (et ici je pense au vin jaune, ainsi qu'à certains vins dotés exprès de la rondeur d'une touche délicieusement oxydative, tel le champagne Substance de Jacques Selosse) - cette oxydation-là, est une question de style et de goût, comme le jaune criard de van Gogh. Mais quand on ouvre une bouteille de Puligny-Montrachet, de Meursault, de Chablis, une bouteille qui devraient être dans la force de l'âge, et qu'on les trouve madérisés, visqueux, défaits, on assiste à une tragédie...

On pensait que le problème avait été résolu, quelle que fût sa source. (Excès de bâtonnage ? Bouchons défectueux ? Insuffisamment de soufre ?) On pensait que les millésimes 1995, 1996 et jusqu'en 2000 risquaient d'être touchés mais que la suite serait sans danger. Eh bien, ces jours-ci on commence à lire les dépêches du front : des 2002 qui succombent... et bientôt des 2004 ?

Qu'est-ce qui atteint les si délicieux blancs de Bourgogne ? Est-ce que ce fléau va s'en aller ?

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