jeudi 21 septembre 2006

Captivité babylonienne

Je n’aime pas louper un jour (a fortiori deux) mais force majeure s’est interposée : un voyage rapide à Avignon. Non seulement le TGV se montrait clément, côté prix, mais qui plus est, le besoin de soleil devenait critique. Un climat ensoleillé de 27 degrés et des dégustations de Châteauneuf-du-Pape et des Côtes du Rhône seraient restaurateurs de l’âme comme du hâle épidermique.

La bonne surprise œnologique du voyage était la Bouteillerie du Palais des Papes, mais j’y viendrai plus tard. D’abord il faut mentionner la première journée, passé largement à Villeneuve-lès-Avignon, de l’autre côté du Rhône. Les petites ruelles ensoleillées autour de la Chartreuse (où nous avons néanmoins chopé une bouteille d'eau de noix faite par les chartreux) abritaient des plaisirs calmes du sud et de la pierre bien blanche.

Le soir tombé, nous requittions notre hôtel après un cocktail « maison » un peu fantasque (orange de couleur) dans le jardin et nous nous sommes dirigés vers la rue commerçante de Villeneuve, de l’autre côté du cimetière. Avant de tourner à gauche et de retrouver le restaurant, qui s’appelait La Banaste et qui s’est avéré délicieux, nous nous sommes arrêtés devant la devanture petite et rouge d’un caviste, qui était près de sa porte ouverte et avec qui nous avons entamé une discussion qui prit son envol et une envergure toute méridionale. Le type était fort sympa, bien que je tape des pieds parisiennement au bout d’une vingtaine de minutes, par pure rapidité nordiste.

Nous nous sommes sauvés vers le restaurant, en compagnie d'un couple de vieux américains, qui recherchaient désespérément "une salade et un bout de fromage" et auprès de qui nous promettions de faire les traducteurs pour voir s'il y en avait à trouver à La Banaste. (Hélas pour eux, aucune salade ne figurait sur la carte - et ils sont partis ailleurs !)

Avec le repas, dont le plat principal pour moi comme pour Arnaud était un sauté de calamars au chorizo et aux rondelles de patates, nous avons bu un vin blanc 100 % grenache des Côtes du Rhône 2004. Le vin que nous avions commandé d’abord, du même style mais d’un producteur dont nous avions voulu goûter le vin, était épuisé, mais le remplaçant, des Vignerons d’Estézargues, était convenable.

La grosse artillerie serait pour le lendemain. Pour l’instant, nous buvions ce vin qui titrait quand même à 14,5˚ et sommes rentrés d’un pas précaire sur les trottoirs étroits, afin de regagner notre hôtel, où le vent soufflait fort dans le jardin d’arbres et de pierres, au-delà de notre fenêtre, dans la nuit.

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