mercredi 13 septembre 2006

Mini triomphe

J'avais petitement triomphé sur les gens de Lavinia. (Ce ne sont pas des méchants, mais on ne peut pas les taxer d'être des philanthropes non plus...) Dit très objectivement, ils proposent une vaste offre de vins à un prix trop fort, avec un personnel obligeant mais pas forcément passé maîtres dans la matière. Et donc ils attirent une clientèle qui ressemble un peu à l'offre : amateurs de valeurs sûres et chères.

Pour prouver que le haut et le bas peuvent co-exister (ou, plus honnêtement, parce que mon portefeuille laisse à désirer ces jours-ci, bien que ma curiosité reste intacte), j'ai pris trois bouteilles de parmi les moins chères : un Valençay 2004 rouge "Sélection Michel Denisot" (4,30€), une bouteille de La Buvette de Castelmaure (3,40€), avec aussi le Bourgogne blanc 2004 des Maréchal (12€). Il y avait pas mal de monde à la caisse, mais j'ai eu très possiblement l'addition la plus faible de tous.

Deux jours plus tard, c’est-à-dire hier, l’été indien continuait. J'ai dû aller à la gare d'Austerlitz dans la pollution de pots d’échappement et le soleil rôtissant pour chercher des billets de train pour le week-end à venir. Nous avions une invitation de la part de Vianney, que j'ai connu en Bourgogne l'été dernier, avec Philippe et Arnaud et Caroline, cette fois-ci pour aller en Normandie. Tandis que je faisais la queue derrière une bonne quinzaine d’autres futurs passagers, j'ai réfléchi sur le fait que j’avais passé le plus clair de l'été dans des endroits non producteurs de vin (Bretagne, Lille, Écosse...). Mais ce n'est qu'un court repos avant de réattaquer : Châteauneuf-du-Pape, Sancerre, Chinon...

De retour à la maison, qui était restée fraîche (nous vivons au rez-de-chaussée), l’heure du dîner venait. Une salade de gésiers confits se profilait. Arnaud m'a priée d'un œil sardonique de sortir une des merveilles cachées que j'avais su aller chercher en cachette dimanche chez Lavinia, alors qu'il jouait au tennis de table dans le square avec Guy. (Mon contre-argument : il aurait été exaspéré par les opérateurs commerciaux derrière les guéridons et tonneaux de dégustation, embauchés pour l'occasion et au courant seulement de la fiche technique du vin devant eux, comme des robots, sans pouvoir élargir la discussion ; le gentil monsieur en costard du champagne Ruinart avait effectivement quelque chose de l'automate...)

J'ai fait sauter les gésiers pour qu'ils deviennent croustillants par endroits et avec ma sauce au balsamique et une pointe d'épices en poudre, on a bu le Valençay. Très policé pour un petit VDQS. Mazette... Pas mal de matière, et ce n'était même pas un 2003. Assez harmonieux, sans la mauvaise rusticité des basses-cours broussailleuses.

Peut-être devrais-je leur donner des notes, à ces vins ?

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