jeudi 14 septembre 2006

Sauvignon saugrenu

Il n’y a rien de plus délicieux sur cette terre qu’un bon morceau de saumon, saisi côté peau dans un peu d’huile d’olive et mangé avec de la fleur de sel parsemée dessus et un tas de riz thaï à côté. J’avais fait une très longue balade à pied dans le sud de Paris pour trouver mieux et moins cher en matière de poisson que dans la rue Mouffetard, hors de prix et où ils enlèvent systématiquement la peau des pavés de saumon et les vendent nus et coupés dans de gros blocs flasques.

Nous avons bu un Cheverny 2004 blanc du Domaine de Veilloux, qui trahit brusquement à la rétro-olfaction ce que l’on pense va être un sauvignon ligérien minéral. C’est quoi ces notes rondes comme un trait de miel sans sucre ? Le menu pineau élargit la matière du vin et ajoute cette note saugrenue qui a tout d’abord dérouté mes papilles.

Ma mère, peu amatrice de vins, avait bien aimé cette cuvée Domaine quand on était allé à Fougères-sur-Bièvre au mois d’août. C’était la troisième fois que j’aille là-bas pour discuter avec Michel Quenioux et acheter du cheverny. Nous restions, Arnaud et moi, accoudés au comptoir avec mon frère, alors que mes deux parents s’en sont allés se balader sur la petite route ombragée sous les arbres, entre les champs de vigne vallonnés. Venus d’Amérique, ils ne pêchent pas par parkérisme, mais plutôt par l’absence totale de culture du vin...

Ça viendra, peut-être ; ils sont repartis avec deux bouteilles du liquide jaune foncé qu’ils ont aimé tout de suite, ce curieux 2004, que nous regoûtions hier.

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