mercredi 4 octobre 2006

Plongée dans la Sioule

J'aime les "petits" vins. Dont le saint-pourçain. Cette petite appellation de VDQS, qui n'a même pas encore décroché le statut d’AOC, est située dans le Bourbonnais, autour du village de Saint-Pourçain-sur-Sioule, où coule la Sioule, sinueusement.

Le vin, aussi, est petit : du gamay sinueux et léger.

Connu principalement pour la cuvée "La Ficelle" - allusion à la vieille coutume française des bistros, qui servaient aux clients une bouteille de vin rouge avec une ficelle nouée autour du goulot, qui pendait, avec une perle en bas. On payait ce qu’on avait bu selon le niveau restant dans la bouteille et le patron remontait la perle à cette hauteur avant de ranger la bouteille entamée derrière le comptoir en attendant son prochain client.

Je suis allée à Saint-Pourçain-sur-Sioule trois fois ; je me suis baignée dans la Sioule ; j’ai mangé de la tripaille succulente du « Roi de l’Andouillette » et ai vu des opérettes à Vichy, tout près.

Le week-end dernier en Normandie, à la maison de campagne de Marc le banquier, nous avons bu du saint-pourçain, dimanche, avec un gratin de pâtes que j’avais fait avec des restes de coquillettes et quelques champignons sautés avec du lard fumé qu’on avait acheté au marché couvert de Cabourg. Tout le monde l’a lampé avec plaisir, même Zoé, qui ne boit d’habitude qu’une seule gorgée et s’en tient là. Le saint-pourçain n’est pas un vin qui fait peur.

Le 2005 était délicieux, supérieur de loin à la « cuvée réserve », polie et prétentieuse, que nous avions goûté avec les fromages la veille (bien que je me demande si ce n’était que parce que suite à une erreur d’orchestration nous l’avons servi après le Vosne-Romanée 1er cru « Chaumes » 2001 du Domaine Thomas).

Après, j’ai somnolé dans le train pour Paris, mon sac à dos serré entre le siège et mes jambes, où je sentais la présence d’une bouteille lisse et dure de Cheval Blanc 1999. Le paysage roula.

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