mardi 21 novembre 2006

Chez Didier et Catherine

Dîner chez Didier et Catherine, les parents de mon ami Arnaud, est toujours plein de promesses de découvertes et de délices. Ce week-end-ci n'a pas fait exception à cette règle générale.

Après une dégustation monolithique de bourgognes aux Caves Augé en compagnie de notre ami Philippe, quelques rondelles de saucisson à l'ail et une poignée de vignerons en anorak sans manches, nous sommes rentrés chez nous à Paris afin de faire une mini-sieste pour nous préparer pour le trajet Paris-Laval et la soirée avec Didier et Catherine.

Ils nous ont reçus avec leur grâce et leur charme habituels et nous nous sommes installés dans le salon avec Bouchon, le chat noir, qui rôdait dans les parages. Didier a sorti des whiskies et au choix, pour les amateurs (dont moi) une bouteille de Bonnezeaux 2000.

J'adore ces moelleux de Loire qui offrent une sorte d'éclosion de fleurs, soutenue par du mielleux et du gras, traversés par des zestes d'une fraîcheur un peu minéral. Et avec l'âge, ce bonnezeaux, du même producteur (dont le nom m'échappe) que la bouteille de 2004 que nous avions goûté il y a quelques mois lors de leur passage à Paris, avait pris de l'ampleur et de la maturité. Quelques gouttes de pur plaisir ambré.

Nous sommes passés à table, après, et avec des crevettes poêlées (recette délicieuse que j'ai hâte de reproduire) nous avons entamé la bouteille apportée par Philippe, un Meursault 1er cru "Charmes" 2002 du Domaine Jobard-Morey. Ce meursault avait des notes d'agrumes et une belle rondeur ; on voyait que c'était un tout jeune vin, mais il était flatteur et n'était point marqué par le bois, défaut qu'on retrouve parfois dans les bébés-meursaults. Nous l'avons grandement apprécié - et Catherine et moi avons apprécié aussi la liberté, à table, d'être servies en vin comme tout un chacun ; pas de demi-verre, ni de coupage à l'eau, pour ces dames-ci !

Ensuite, avec le plat - un sauté de veau aux agrumes, accompagné de pommes sarladaises et d'épinards à la crème - Didier a sorti un vin surprise. Dans le verre, sa robe était rubis clair, étincelante. J'ai pris une gorgée. Mm, un pinot noir léger comme une feuille de papier qui s'envole dans le vent de la cheminée, mais plein de fruits ; tout en dentelle, avec une touche d'âge.

Il nous a montré l'étiquette. C'était un Sancerre rouge 1996 de Pascal Thomas, notre producteur bourru et adoré, et c'était un petit bijou.

Après, il fallait changer de cap : le prochain vin, qu'il nous a fait également déguster à l'aveugle, s'est avéré être un vin corsé, bouqueté : un Châteauneuf-du-Pape 1993 du Domaine de la Côte de l'Ange. Les treize ans d'âge en avaient fait un breuvage souple, harmonieux, avec des fruits mûrs et riches.

Donc c'était peut-être trop de sortir le Calvados de ferme de 1954 avec les petits fours... Mais c'était la fête, comme souvent chez les généreux et bon-vivants Didier et Catherine... Et puis, le lendemain, nous n'avions que la mise en bouteille à Chinon avec le repas pantagruélique qui la suivrait... Mais passons...

Nous avons goûté ce calvados, poli par le temps, d'un fruit ambré et qui nous a amenés par la main droit dans le lit, dans de beaux rêves...

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