vendredi 11 avril 2008

Grand blanc



Cette semaine j'ai bu le plus grand vin blanc qu'il m'est arrivé de goûter. C'était un petit cadeau joyeux de la part d'Arnaud, qui voulait me faire plaisir. Car il sait qu'il y a trois mots qui dans ma mémoire résonnent encore avec un plaisir inébranlable et inégalé : Chevalier. Montrachet. Leflaive.

On s'est retrouvé au Mesturet lundi midi autour d'un club sandwich au bar. Arnaud feuilletait The Financial Times que je venais de lui apporter, puis il m'a posé la question : « Ça te dirait de boire un très grand vin ce soir ? » Mine de rien, mais il me regardait subrepticement pour voir ma réaction.

Il devait courir, après, pour regagner son bureau. À moi donc de sauter dans le métro, direction place Saint-Augustin. Les caves Augé ouvrent à 13h le lundi et j'étais là pile-poil dès l'ouverture de la porte. (Par ailleurs, j'ai pu discuter avec le membre de l'équipe qui m'avait conseillé la dégustation des vins de Philippe Jambon la semaine d'avant - et je me suis laissé aller à en racheter une bouteille (ainsi qu'un Viré-Cléssé de chez Valette, miam).)

Quelques minutes plus tard, je sortis dans le soleil. J'avais mon butin, du cru 2001, niché entre les deux autres bouteilles dans un sac blanc imprimé de bleu.

J'avoue que ma pensée s'est baladée plus d'une fois du côté de cette bouteille pendant l'après-midi...

Donc le l'ai ouverte tôt, le soir venu. Arnaud était rentré et nous avons eu du mal à résister à la tentation de l'entamer tout de suite...

Chevalier-Montrachet Leflaive 2001 - quelle pureté ; dès l'ouverture de la bouteille le nez est puissant, cela t'englobe les narines... La robe est jaune foncé, cire d'abeille. Et en bouche (ceci fut vrai surtout au bout d'une heure ou deux d'aération), d'une race, d'une complexité et d'un soyeux sans pareil... Des notes de pelure de citron et de noisette, du foin et et des touches infiniment délicates qui devenaient plus amples avec le temps et un ou deux degrés de plus...

En voici un, de nouveau : un vin qui m'a donné envie de rire, tellement j'étais prise au dépourvu par ses charmes.

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