lundi 4 août 2008

Des bulles à l'improviste et rumination sur l'inégalité des récipients


Paris l’été : c’est un monde différent. J’adore le « n’importe quoi » ambiant, les rues vides de voitures et la possibilité de faire du vélo sous un soleil clément – sans parler des pique-niques et autres festivités urbano-rupestres.

Vendredi, par exemple, Arnaud a passé une journée formidable au bureau. Il fut l'auteur d'un deal remarquable, paraît-il. Ses collègues joyeux ont donc téléphoné au grand restaurant du coin pour se faire livrer une bouteille de Cristal 1999 bien fraîche, avec des flûtes. Mais comme Arnaud sait se faire plaisir de manière moins flashy (et parce qu’il travaille à cinq minutes à pied de chez Legrand Filles & Fils), il est sorti quelques minutes se procurer une bouteille de Substance de Selosse.

Moi, je faisais la queue à la boucherie (Alors, je prends les brochettes ou des merguez maison ?) lorsqu’il m’a téléphoné, à 18h. « Ça te prendra combien de temps pour venir ici ? » Je suis sortie illico de la boucherie et ai dit, « Vingt minutes », suite à quoi j’ai pris un Vélib’ et ai pédalé comme un démon, traversant ponts, rues et boulevards, pour atterrir près de la place de la Bourse quelque 13 minutes plus tard. (Fortiche, non ?)

Il est descendu avec un sac en plastique et une bouteille de Substance à demi pleine, avec deux gobelets en plastique. Nous sommes allés à pied jusqu’au jardin du Palais-Royal, où nous nous sommes installés sur un banc. J’ai versé deux gobelets de Substance.

J'étais déçue. « Ça manque un peu de corps, non ? J’ai eu le bonheur de boire ce vin à quatre occasions depuis l’automne dernier et cette fois-ci, il me semble un peu décevant... »

Arnaud m’a dit : « Le Cristal était plus bling-bling, plus dosé, mais en fin de compte, mes collegues l’ont préféré... D’où le Selosse qui reste ! »

Nous avons bu nos gobelets et avons rebouché la bouteille pour aller prendre le métro (pas question de mettre une bouteille de Substance entamée dans le panier d’un Vélib’, quand même !).

Une fois rentrés à la maison, nous avons remis la bouteille un peu au frais avant de verser la dernière verre dans une flûte Zalto.

Quelle révolution ! Plein de sève et de corps, persistant, entêtant... c’était redevenu le vin que je connais et que j’aime tant.

Cela m’a fait réfléchir : je dédaigne souvent le fanatisme porté sur les verres coûteux et adaptés à un seul cépage, mais cette petite leçon m’a montré néanmoins que tous les récipients ne sont pas égaux...

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