mercredi 20 août 2008

Le Wine Spectator démasqué !


Ceux qui s'intéressent au vin aux Etats-Unis ont souvent exprimé des opinions un peu mitigées (c'est le moins qu'on puisse dire) à l'égard du grand magazine grand public qu'est le Wine Spectator. Puissant comme un demi-Parker, ce magazine note les vins de partout dans le monde sur une échelle idoine : 100 points, et jouit d'une forte influence sur le prix et la disponibilité de ses vins chouchous – sans parler du style dans lequel de petits vins ou des vins ambitieux se vinifient de nos jours.

Mais leurs reportages, qui se trouvent par-ci, par-là au fil de pages couvertes de coûteuses publicités, manquent un chouïa de regard objectif, de sens critique... voire d'honnêteté.

Or, cette semaine, la rapacité et le manque d'honneur de cette publication lucrative ont été démasqués, grâce à un journaliste indépendant, Robin Goldstein. Comme il le raconte sur un site créé pour l'occasion, il a décidé de voir ce qu'il en était pour de vrai des fameux «prix Wine Spectator du restaurant à vins ». Honnête classement ? Ou pur coup de marketing ?

Pour ce faire, il a inventé un restaurant milanais, un certain Osteria l'Intrepido. Une carte des mets a été élaborée avec des plats un peu dans l'air du temps. Ensuite, le coup de grâce : une carte des vins banale, avec une liste séparée de « vins de réserve ».

Cette dernière, pour l'usage de son « opération secrète », était composée uniquement de vins italiens que le Wine Spectator avait détestés, avec des notes qui s'étalaient entre 60 et quelque 75 points (à savoir : mauvais à limite médiocre). Il a envoyé la candidature de son restaurant supposé au magazine, accompagné d'un chèque en règlement du tarif d'entrée au concours : $ 250.

Surprise ! L'Osteria l'Intrepido a été sélectionné comme un des nouveaux bons « restaurants à vins », prix Wine Spectator à l'appui. La version papier montre fièrement son nom et ses coordonnés pour les bons amateurs de vins qui se trouveront dans les parages, à Milan.

A ce moment, seulement, Robin Goldstein à révélé la vérité et sa supercherie.

Bien sûr, tout le monde savait que le Wine Spectator était à peu près aussi fiable que Christophe Rocancourt devant une héritière mal dégourdie, mais quand même, ça fait du bien que de voir cette publication fumeuse démasquée, vu le niveau de son influence dans le monde des vins, outre-Atlantique...

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